
Le marchand de sable est mort depuis bien longtemps. Les insomnies s’enchaînent et se déchaînent et je m’épuise à vivre ainsi, flanquée d’une armée de cuivres jouant constamment leur petit numéro dans ma tête. Les cachets se suivent, se décomposent dans mon verre mais rien n’y fait. J’essaye de calmer le vacarme autrement. De ma fenêtre, je contemple les nuages qui défilent, le ciel qui crache à la gueule du monde. La fenêtre est béante et l’agitation qui règne dehors amène à moi quelques gouttes, de temps à autre. J’ai la chair de poule. Et la même musique dans les oreilles depuis bien longtemps. De celles qui envoient ton cœur s’écraser sur le sol, qui libèrent tout un tas de souvenirs habilement enfouis et qui permettent à tes sentiments de crier douleur comme il se doit. Et cette douleur n’épargne rien, pas un seul de tes organes, c’est tout ton corps qui se contracte, qui accuse le choc. T’es grande ma fille, ravale tes larmes et, affirme, avec assurance, « même pas mal ». Seulement, cette nuit, je suis lasse de faire semblant. De jouer le jeu de la vie qui veut que notre passage ici bas ne soit qu’une succession de sourires forcés. J’accepte d’aller à contre-courant, de faire la grimace et déclencher les grandes eaux, sans honte aucune. La nuit se poursuivra sans doute ainsi, enchaînement de peines salées, jusqu’à ce que la source se tarisse.
3 commentaires:
Ton article, me rend triste. Je ne connais que trop bien cette sensation. Tes mots tapent juste.
Courage Belle Marie.
Tes mots me manquaient.
De tendres baisers Jolie <3
C'est fou de se rendre compte à quel point des mots peuvent dépeindre de tels sentiments, de telles sensations.. Courage,
A bientOow peut être, je repasserai ici.
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